JEU se penche sur une figure protéiforme et changeante, la chimère, qui offre un reflet chatoyant du décloisonnement disciplinaire et des différences identitaires qui se revendiquent sur nos scènes comme dans la société. L’artiste trans Pascale Drevillon (en couverture) revient sur sa démarche artistique et son combat contre les stéréotypes et la pression sociale. Suzie Wordofa, spécialiste des théâtres africains, s’intéresse à deux pièces signées par Koffi Kwahulé et Dorothée Munyaneza, qui tentent d’apprivoiser l’altérité, si douloureuse soit-elle. L’auteur et metteur en scène autochtone Dave Jenniss évoque l’esprit animal qui accompagne son processus de création. Annab Aubin-Thuot se penche sur la figure du bouffon et de la bouffonne, en un survol des vertus de ces sans-vertus. La créatrice Marie Brassard revoit son parcours, tissé par la fluidité de l’identité des êtres qu’elle crée. La pluridisciplinarité dans les arts de la scène brésiliens, la condition posthumaine à l’ère du théâtre numérique et la conscience monstrueuse dans l’œuvre d’Étienne Lepage complètent le dossier. En Aparté, Tatiana Zinga Botao lance un cri du cœur pour les artistes maltraités et redit l’importance des combats actuels, la Carte blanche de Jennifer Alleyn rend palpable le désarroi des comédien·nes à l’arrêt, et, sous Profils, se trouvent les portraits sentis de Rébecca Déraspe et d’Anglesh Major.
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